La bataille de Diên Biên Phû : l’Orient contre l’Occident
Diên-Biên-Phû est le symbole de la victoire pour le Vietnam et de la défaite pour la France, l’un des plus grands affrontements de l’Histoire, entre deux civilisations très différentes.
Situé en plein cœur du pays Thaï, à près de six cents kilomètres de Hanoï et à une vingtaine de kilomètres du Laos, ce site a toujours été difficile d’accès.
Région stratégique dès 1887, occupée successivement par les Thaïs, les Chinois, les Siamois et les Français, la cuvette de Diên-Biên-Phû représenta dès 1953, le « verrou » tactique que les Français voulaient conserver à tout prix.
Dès le début de 1954, seize mille hommes placés sous les ordres des généraux Navarre et Coigny, équipés de matériel lourd, furent parachutés sur le futur champ de bataille, tandis que des dizaines de milliers de Vietnamiens transportèrent sur les collines entourant cette cuvette, vivres et munitions, sur des vélos de la Manufacture de Saint-Etienne.
Ils préparèrent pendant de longs mois, l’invasion de ce camp, sous les ordres du général Giap (il envahira le Sud Vietnam, vingt-et-un an plus tard).
Le 13 mars 1954, à 17 heure, un déluge de fer et de feu s’abattit sur les légionnaires tenant la position « Béatrice ». Les combattants étaient de toutes nationalités : du côté français, tous les peuples de l’Union française étaient représentés (certains avions de ravitaillement étaient même pilotés par des Américains) ; du côté vietnamien : une majorité de Tonkinois, des soldats et des conseillers chinois et des collaborateurs soviétiques.
Le 18 mars 1954, un feu intense interrompit le pont aérien et isola la garnison française. Il plut fortement, les trous d’obus devinrent des bourbiers, l’aviation était clouée au sol. Le 7 mai, à treize heure, le général Giap déclencha l’assaut final ; une vague humaine de petits hommes coiffés de casques de latanier déferla des hauteurs des pitons, se jeta sur le dernier point d’appui « Claudine » et y planta le drapeau rouge à étoile jaune aux cris de « Hô Chi Minh, 10 000 ans ! ».
Le colonel de Castries lança le dernier appel, il fut promu général dans l’heure qui suivit. Le bilan fut terrible : 1 500 morts, 3 000 blessés et 10 000 prisonniers qui prirent la route des camps de captivité ; peu en réchappèrent. Du côté Viêtminh : 20 000 morts’
Le 8 mai 1954, s’ouvrirent à Genève les pourparlers de négociation qui aboutirent, le 21 juillet, au partage du Vietnam et à la fin de la présence française.